L’impasse de la tolérance moderne [par Jeremie]

Nous vivons des temps troublés. Remplis de peur d’effroi, de prises de conscience, de violence, de lâcheté… Pourtant une idéologie très positive semble vouloir prendre le dessus dans les média et dans les discussions de tous les jours : La tolérance.


En tant que leaders d’un groupe de musique, ancien réalisateur, je rencontre des dizaines de personnes en tout genre, des milieux artistiques, journalistiques, je discute avec beaucoup de gens issues de tellement d’environnements et de culture différents.

Nous vivons des temps troublés. Remplis de peur d’effroi, de prises de conscience, de violence, de lâcheté… Pourtant une idéologie très positive semble vouloir prendre le dessus dans les média et dans les discussions de tous les jours : La tolérance.

La tolérance est une très belle idée, une idée forte, positive, rassembleuse, pacifique tant qu’elle reste dans notre dictionnaire Larousse. Mais ce qui me chiffonne c’est que de nos jours, une fois mise en pratique et galvaudée dans notre société moderne, son sens change complétement. Alors par la suite dans cet article, quand je parle de tolérance, je veux dire « la Tolérance telle qu’elle s’applique dans notre société aujourd’hui ».

Et cette tolérance moderne m’apparaît comme une impasse. Pire. Comme une imposture que la société moderne tente de nous faire avaler. Alors j’en vois d’ici certains s’insurger : « Mais pourquoi dis-tu cela ? Tu te dis chrétien, imitateur de Jésus, et toi plus qu’un autre ne dois-tu pas manifester de la tolérance ? Jésus n’était-il pas l’exemple ultime de l’homme le plus tolérant du monde ? ». Euh…ben non en fait, mais je m’explique.

Chaque individu sur cette terre possède son propre filtre qui trace dans son esprit une limite entre le bien du mal. Et sans vouloir faire de la psychologie de comptoir ce filtre se définit en fonction de l’éducation (ou du manque d’éducation), de la culture, de l’origine sociale et géographique, des valeurs, etc. En tant que chrétien, ce filtre (cette conscience ?) est surtout défini et alimenté par la Bible, la Parole de Dieu et par le Saint Esprit qui vit en nous. Et la tolérance voudrait prendre la place de ce filtre au nom des valeurs changeantes, hypocrites et souvent contradictoire de notre société moderne. Comme si l’on cherchait même à éteindre cette conscience, cette part de Dieu dans le cœur des hommes. Car en fait la Bible ne m’appelle pas à tolérer, elle m’appelle à aimer.

Jean 13 : 34 « Je vous donne un commandement nouveau : Aimez-vous les uns les autres ; comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres »

Au nom de la tolérance, on me demande d’accepter les autres autour de moi.

« Ce n’est pas grave si tu n’es pas d’accord avec moi, si tu ne vois pas les choses comme moi, tu dois me tolérer. »

En fait ce qu’on me demande c’est de laisser les gens autour de moi à leurs propres responsabilités, sans m’en occuper. On me demande de m’enfermer dans un individualisme déguisé, moderne et froid.

« Tu n’as pas à t’en occuper tant que tu tolères ».

Au final cette pensée reflète très bien notre société moderne et égoïste.

« Tolérez-moi ! Tu dois me tolérer ! Laisse moi vivre ma vie, ne t’en occupe pas, mais bon quand même accepte moi hein… »

Et oui bien entendu, vivre ensemble c’est se tolérer. Et d’ailleurs quand je me couche le soir dans mon lit je serre ma femme très fort dans mes bras et je lui dis : « Ma chérie, je te tolère de tout mon cœur ! » et elle me répond « Je te tolère aussi mon loulou ».

Ok redevenons sérieux une minute là. Cette tolérance moderne est une imposture car elle m’invite à accepter sans aimer. C’est un ersatz de l’amour : une copie minable, une coquille vide, une demi-mesure, un paquet de Noël sans cadeau. En tant que chrétien je ne suis pas appelé à la tolérance je suis appelé à l’amour.

Quand tu aimes une personne, cela ne veut pas dire que tu les acceptes sans t’impliquer. Bien au contraire tu conseilles, tu reprends, il accepte ton point de vue ou pas, toi tu accepte d’avoir tort, d’être repris, tu es frustré quand tu vois quelqu’un prendre une mauvaise décision et tu fais tout pour éviter aux autres de tomber dans des pièges alors qu’au nom de la tolérance tu les laisses se crasher parce que même si tu n’es pas d’accord, tu dois tolérer. Après tout ce n’est pas ta vie c’est la leur et chacun est libre de faire ce qu’il veut.

En fait cette tolérance là est une action passive et paresseuse alors que l’amour est actif et concerné. En aimant tu investis dans la vie des autres. Tu te donnes, à l’image de Jésus qui se donne pour nous. Il dira « Personne ne prend ma vie, c’est moi qui la donne » (Jean 10 v 18).  Jésus n’a jamais été tolérant, il a été Amour ! La tolérance est une notion abstraite et sélective (ceci est tolérable, ceci est intolérable), l’amour est un choix, une manière de vivre.

La tolérance moderne est un piège de l’individualisme alors que l’amour est une ouverture vers les autres.

Il est intéressant de noter que dans la situation de crise qui touche la France aujourd’hui, face à cette haine et cet aveuglement abominable, à aucun moment dans les média l’on nous parle de pardon. Or il n’y a pas d’amour sans pardon.

Ma foi est en Jésus. Et Jésus m’enseigne d’aimer mon prochain, mes contemporains, comme moi-même, comme j’aime ma propre chair mon sang, c’est à dire comme j’aime ma vie, comme j’aime mon épouse, comme j’aime mes enfants. Je n’y arrive pas toujours, c’est dur et je ne pardonne pas toujours immédiatement, mais Jésus m’invite à le faire et je dois faire tous mes efforts pour y parvenir. Parfois la tâche est humainement impossible. Je pense à ceux qui viennent de perdre un enfant, un ami, un père, une mère, une sœur, un frère dans un acte aveuglé par la haine. Nous ne pouvons y parvenir seuls, sans l’aide de Jésus, sans l’amour qu’Il nous tend et qu’Il est le seul à pouvoir déposer dans nos cœurs.

Parce que Jésus ne nous tolère pas, il nous aime.

Parce qu’il n’y a pas d’amour sans engagement, il n’y a pas d’amour sans pardon.

L’amour est patient, il est plein de bonté; l’amour n’est point envieux; l’amour ne se vante pas, il ne s’enfle pas d’orgueil, il ne fait rien de malhonnête, il ne cherche point son intérêt, il ne s’irrite point, il ne soupçonne point le mal, il ne se réjouit pas de l’injustice, mais il se réjouit de la vérité, il excuse tout, il croit tout, il espère tout, il supporte tout. L’amour ne périt jamais.

1 Corinthiens 13 v4-8

Jeremie

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